Interview : Séverine GRINDEL, Fleuriste

Interview : Séverine GRINDEL, Fleuriste

Aventurons-nous dans le monde de Séverine Grindel, une femme qui dédie sa carrière à l'art floral. Diplômée en fleuristerie, elle a su façonner son parcours avec passion et créativité.  

Empressons-nous alors de découvrir le récit fascinant de son cheminement, du CAP Fleuristerie à la reprise de la boutique familiale, en passant par ses moments marquants en tant qu’apprentie au  CFAie du Val-de-Reuil. 

Pourriez-vous, pour commencer, nous présenter votre parcours ? 

Bonjour, je m’appelle Séverine Grindel, je vis à Arques-la-Bataille près de Dieppe en Seine-Maritime.  Après avoir suivi un cursus scolaire classique jusqu’en troisième, j'ai choisi une voie plutôt atypique, en suivant un CAP Fleuristerie au CFAie du Val de Reuil, suivi d'un Bac Pro Fleuristerie à Caen.  

Après avoir été embauchée par la fleuriste chez qui j'ai effectué mon bac pro en apprentissage, j'ai travaillé aux côtés de mes parents. Ma mère étant fleuriste et mon père pompier, il passait son temps libre à l’aider à la boutique. Finalement, j'ai racheté leur boutique à Arques-la-Bataille en Seine-Maritime, il y a de ça 25 ans.

De fait, peut-on dire que c’est avant tout une histoire familiale ? 

Au départ, il est vrai que je ne me destinais pas à ce métier. Mes aspirations initiales penchaient plutôt vers des carrières dans la sécurité telle que la police, mais ma taille m'a fait obstacle. Encouragée par mes parents, j'ai suivi la voie du CAP Fleuristerie, et le destin a confirmé qu'ils avaient vu juste. Dès lors, l’art floral s’est, pour ainsi dire, inscrit en moi comme une véritable vocation.

Pourquoi avez-vous choisi de faire de l’apprentissage ? Qu’est-ce que cela vous a apporté ? 

L'apprentissage offre la quintessence du concret, ce qui me séduit dans ce métier. Malgré les aspects répétitifs, la créativité demeure le fil conducteur de ce dernier. Réaliser des compositions  uniques, modeler les fleurs selon mes émotions, mes ressentis, c'est ce qui fait la beauté de l'art floral. Cependant, il est essentiel de maîtriser les tâches basiques telles que l’arrosage et l’entretien des  plantes avant de s'adonner à la création artistique.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire ce métier ?  

J’ai toujours été admirative de la créativité débordante de ma mère. En période de fêtes, le magasin avait pour habitude d’exploiter des thématiques bien précises, tout aussi magiques les unes que les autres. La vitrine comme le magasin pouvaient à eux-seuls retranscrire un imaginaire sans pareil. Voilà de quoi émerveiller la jeune fille que j’étais.  

Il me semble bon d’ajouter que mon appétence pour la liberté de créer et d’innover, m’a tout de suite confortée dans l’idée que mon choix se porterait sur l’art floral, et non pas l’horticulture, une option qui aurait pu s’offrir à moi. Imaginer une vitrine, concrétiser une idée abstraite, voilà ce qui me passionne.


Si vous deviez en citer, quels seraient les côtés négatifs de votre profession ? 

Les horaires, surtout lors des périodes festives, peuvent être exigeants, avec des semaines pouvant parfois atteindre 85 heures. Le manque de sommeil est également une réalité, tout comme l’intensité avec laquelle nous pouvons travailler, que cela soit sur le plan physique ou mental. 

Concernant votre parcours en apprentissage, si vous deviez briser un cliché, lequel serait-il  ? 

Souvent, le cliché persiste selon lequel les apprentis sont uniquement des bras pour les travaux ingrats. Pourtant, prendre un apprenti, c'est avant tout partager un savoir, transmettre un enseignement de passion dans l’objectif de favoriser leur développement, mais aussi leur épanouissement. Je trouve gratifiant de voir un apprenti gagner en assurance et en autonomie au fil de ses années de formation.

Pourquoi avoir choisi le CFAie du Val de Reuil pour suivre votre apprentissage ? 

C'est avant tout une décision prise par mes parents. Ma mère connaissait bien les enseignants techniques du Val de Reuil, elle était donc assurée de la qualité de la formation que j'y recevrai.

Quel est votre retour d’expérience concernant votre cursus au CFAie ? Si vous deviez décrire  l’école en trois mots, quels seraient-ils ? 

Bonne humeur, travail acharné mais toujours dans la convivialité, et des valeurs emplies de sens, telles que le respect mutuel et le don de soi. Nous avions la chance de disposer de professeurs se rendant disponibles dans l’ensemble de nos matières, créant ainsi une atmosphère propice à  l'apprentissage. 

Quel conseil donneriez-vous à un jeune tout juste inscrit au CFAie du Val de Reuil ? 

Prendre des vitamines pour maintenir le rythme ! Plus sérieusement, je dirais qu’il est essentiel de ne jamais abandonner, même dans les moments difficiles. Les hauts et les bas feront partie du processus, mais la persévérance sera la clé pour réussir ces deux années et passer l'examen final avec brio ! Si ça ne tenait qu’à moi, j’ajouterais qu’il est essentiel d’être passionné pour pratiquer un métier dans l’art floral sur le long terme.

Pourriez-vous nous raconter une anecdote concernant votre profession ou votre cursus  scolaire ? 

Bien entendu ! En salle de pratique au CFAie, le tout dans une ambiance joviale sous le signe d’une année qui s’achève, nous avons eu l’idée farfelue de mettre notre professeur de pratique à la poubelle. Heureusement pour nous, il a pris cela avec humour et a même participé aux rires effrénés qui emplissaient la salle de classe. Une anecdote qui témoigne de la complicité entre élèves et professeurs au sein de l’école.

Avez-vous d’autres projets à l’avenir ? Une éventuelle reconversion par exemple ? 

J'ai la chance de me lever chaque matin, même 25 ans après, avec la même passion et le même enthousiasme que ceux du début. Tant que la flamme de la passion subsistera, je ne cesserai de poursuivre le rêve qui fut celui de toute une vie, un rêve que j’ai eu la chance de pouvoir réaliser.

Je me dois d’admettre qu’il y a bien un projet que j’ai pu mettre en œuvre récemment. Cela consiste en la création d’ateliers au sein de la maison de retraite de mon village, une manière de transmettre  mon savoir, mais avant tout ma passion.

Merci Séverine.

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