Interview : Théo HUGO, quand un maître d’apprentissage change un destin 🚀

Interview : Théo HUGO, quand un maître d’apprentissage change un destin 🚀

Théo Hugo, ancien apprenti en BP Boucher du CFAie de Val-de-Reuil, nous raconte son parcours dans le monde de la boucherie. De ses débuts difficiles à ses projets d'avenir, découvrez comment l'apprentissage a façonné sa carrière et sa vie.

Pourquoi avoir choisi l'apprentissage et le secteur de la boucherie ? 🥩

La première raison, c'est que je m'ennuyais à l'école. Ce n'est pas que je n'aimais pas, mais je m'ennuyais vraiment. Ensuite, j'ai toujours voulu être vite indépendant. Mon père et ma mère sont aussi passés par l’apprentissage quand ils étaient jeunes, et j'ai beaucoup d'oncles qui ont travaillé tôt aussi. En les voyant réussir vite, ça m'a donné envie de travailler jeune.

C'est mon père qui a eu l'idée de m'orienter dans le secteur de la boucherie. J'ai fait un stage, et j'ai beaucoup aimé ! Sans lui, ça ne me serait jamais venu à l'esprit.

Quel a été ton plus grand défi pendant ton apprentissage ? 💪

C'était au tout début, quand j'ai commencé. J'aimais ce que je faisais, mais j'ai eu beaucoup de mal à assimiler toutes les choses à apprendre, surtout en entreprise.

Heureusement, j'ai eu un maître d'apprentissage exceptionnel, Emmanuel GUILLOT, qui ne m'a jamais lâché. Il a vraiment dû s'accrocher car je galérais énormément au début. Son soutien allait bien au-delà du travail : il m'invitait chez lui pour réviser, me faisait sortir pour me changer les idées, et me motivait constamment. Sans lui, j'aurais probablement abandonné la boucherie. C'est grâce à sa patience et à son dévouement que j'ai finalement réussi à surmonter mes difficultés.

Quelles sont tes responsabilités actuellement ?

Pour l'instant, je suis encore simple ouvrier au Leclerc du Neubourg. Mais j'ai une petite responsabilité supplémentaire : quand il y a un stagiaire ou un apprenti, c'est souvent moi qui m'en occupe, étant le plus jeune et le dernier sorti de l'école.

 

Quel est ton projet professionnel le plus ambitieux ?

Le but, c'est d'ouvrir ma propre boucherie. Pour l'instant, je pense rester dans la région, surtout avec mon jeune enfant. Si j'ouvrais une boucherie maintenant, ce serait dans le coin. J'envisage de le faire avec ma compagne, mais il faudrait que j'embauche du personnel.

Quel conseil donnerais-tu à des jeunes qui souhaitent commencer l'apprentissage ?

Le conseil que je me suis moi-même donné. Si tu aimes vraiment le métier, même si tu galères et que tu as des doutes, il ne faut pas lâcher ! On y arrive forcément à la fin. Ça demande du travail et de la persévérance mais ça paye forcément.

 

Quel cliché aimerais-tu dénoncer sur l'apprentissage ?

Souvent, on dit que c'est pour les élèves en difficulté ou ceux qui n'aiment pas l'école. Ce n'est pas du tout le cas. Dans notre classe, c'était beaucoup d'élèves qui réussissaient très bien. L'apprentissage, c'est surtout pour les jeunes qui veulent se lancer rapidement dans la vie active, découvrir un métier, travailler et grandir.

Ce n'est pas une voie de facilité, loin de là. À 15 ans, se lever tôt, aller travailler et apprendre un métier, c'est un vrai défi. Je dirais même que c'est plus exigeant à 15-16 ans qu'à 19-20 ans.

 

Si tu pouvais passer une journée avec un grand nom de la boucherie ce serait qui ?🤩

Si je pouvais choisir une personne, ça ne serait pas un boucher, mais Philippe Etchebest. Je regarde beaucoup ce qu’il fait. Au-delà de la boucherie, j'ai une passion profonde pour la cuisine. Ça me ferait voir d'autres choses.

 

Un dernier mot à ajouter ?

Le début de l'apprentissage, c'est vraiment dur. Quand on passe de la troisième à un vrai travail à 15 ans, c'est un énorme changement de vie. On travaille tous les jours, on fait les mêmes heures qu'un salarié, pour un salaire qui reste bas. Mais il ne faut surtout pas lâcher. Pour moi, l'apprentissage est l'une des meilleures voies qui existe. Il faut vraiment s'y investir à fond, être motivé et aller jusqu'au bout. Même si après le diplôme on change de voie, le plus important est d’être allé jusqu'au terme de sa formation.

En sortant du CFA, on ne rapporte pas seulement un diplôme, mais aussi une expérience professionnelle et des valeurs.

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