Interview : Cindy PRUVOT, une passionnée devenue experte dans l'art de réinventer son métier 🙌
Cindy PRUVOT, ancienne apprentie du pôle Cuisine Restauration, nous raconte son parcours atypique. De son coup de foudre pour le service en salle à l'âge de 8 ans jusqu'à son poste actuel de monitrice d'atelier en ESAT, découvrez comment cette passionnée a su naviguer entre les étoiles Michelin et les défis humains, tout en gardant intact son amour du métier.
On dit que l'appétit vient en mangeant, mais pour toi, c'est plutôt en regardant ?
Exactement ! C'est une histoire qui remonte à mon enfance. J'avais entre 8 et 10 ans, nous étions en vacances en Bretagne avec ma famille et nous avions mangé dans un beau restaurant. J'ai été fascinée par les serveurs qui paradaient avec leurs assiettes. 🍽️ J'ai trouvé ça tellement beau que j'ai dit à mes parents : "Je veux faire ça". Ils m'ont encouragée et depuis, je n'ai jamais changé d'avis.
Parle-nous de ton apprentissage en restauration.
Au collège, j'étais plutôt bonne élève, donc on m'a encouragé à suivre la voie générale, mais ma passion était plus forte. J'ai donc fait mon stage de 3ème dans une pizzeria, et malgré quelques maladresses qui étaient très drôles, notamment faire tomber une calzone sur les genoux d'un client, ça n'a fait que renforcer mon envie d'exercer ce métier.
Dès mon arrivée au CFAie, je savais que je voulais suivre toutes les formations possibles. J'ai donc commencé avec un BEP en apprentissage (anciennement CAP Commercialisation et Services en Hôtel Café Restaurant), puis j'ai enchaîné avec un BP Arts du Service et Commercialisation en Restauration. En arrivant en BP, j’étais confiante. On arrivait tous en terrain conquis et on pensait savoir tout faire, mais lors de la première pratique, on nous a demandé de réaliser une mise en place sauf qu’il y avait des pièges. On a tous raté le test et nos formateurs ont remis nos pieds dans nos bottes ! C’est à ce moment-là que j’ai compris l’enjeu du BP.
Enfin, j’ai terminé mon cursus avec une Mention Complémentaire Sommellerie.
🙌 Le CFAie est un socle de bases fondamentales. J'en retiens de la rigueur, de l'exigence et du professionnalisme. Tout ce que j'y ai appris me sert encore aujourd'hui. C'est un excellent centre de formation où tout est mis en œuvre pour que les jeunes réussissent.
Après le CFAie, tu as décidé de viser les étoiles... Michelin ?
J’avais effectivement en tête d’aller travailler dans des établissements étoilés. Je suis allée à Paris et j’ai trouvé un poste de commis sommelier dans un étoilé Michelin. ⭐ Ensuite, j’ai été cheffe de rang dans un trois étoiles.
Puis, tu as décidé de mettre de l'eau dans ton vin ? 🍷
J’ai voulu me spécialiser dans le vin, en tant que cheffe de rang dans une petite chaîne de bar à vin dédié au bordelais. A priori, j’étais plutôt performante, car on m’a proposé le poste de caviste, un an après. J’y suis restée pendant trois/quatre ans.
Suite à cette expérience, as-tu relevé de nouveaux défis ?
J’ai eu un changement de vie avec l’arrivée de mon premier enfant. J’ai ainsi décidé de prendre un nouveau virage, car les horaires en coupures ne sont pas en adéquation avec une vie de famille. J’ai donc postulé en restauration d’entreprise. Mon premier poste était une création de concept dans la tour Montparnasse à Paris. J’y ai ouvert un kiosque de restauration rapide qualitatif avec des produits frais. Au bout de 3 ans, on m’a proposé le poste d’adjointe de Direction dans la restauration d’entreprise pure avec un self, un club de direction et un room service. Un concept énorme pour General Electric. J’ai fait mes armes pendant quelques années, mais j’ai voulu revenir à l’essentiel du métier : les gens. J’aime l’humain, mais mon poste était centré sur les chiffres.
Et maintenant ?
Donc j’ai souhaité un retour à l’essentiel pour moi : le contact humain. 🫶 Depuis 2019, je suis monitrice d’atelier en ESAT, en restaurant, avec des personnes en situation de handicap mental. J’ai en charge une équipe de 8 à 10 bénéficiaires. Mon rôle est d’encadrer, former, assurer un suivi, palier au bon fonctionnement du restaurant, avec un service tous les midis pour 130 couverts. Il faut savoir faire face aux difficultés des personnes que je suis, que ça soit personnel ou professionnel.
Quel nouveau sommet souhaiterais-tu gravir ? ⛰️
Mon rêve serait d'ouvrir un restaurant inclusif, sans le terme "inclusif". Une équipe en salle et en cuisine composée de personnes en situation de handicap ou non. Sinon, je me verrais bien aussi tenir un petit bistrot face aux montagnes, avec une vingtaine de couverts et une belle terrasse !